Longtemps considéré comme un animal adapté aux conditions arides du désert avec diverses fonctions, à savoir le transport, le déplacement dans les zones sahariennes et le travail agricole, le dromadaire occupe une place stratégique et a une importance à caractères économique, social et environnemental.
Les enseignements issus de la journée scientifique sur la santé et la production du dromadaire organisée le samedi 18 janvier à Tozeur ont permis de se concerter sur les nouvelles orientations très prometteuses en mode d’élevage intensif et semi-intensif. A Tozeur, par un jour printanier, le dromadaire fut sacré roi et c’est grâce à «Medical Veterinary International» présidé par Dr Khaled El Hicheri, une sommité dans notre pays qui s’est entourée d’un réseau de compétences vétérinaires. Un symposium auquel furent conviées des délégations d’Algérie, de Libye et d’Italie grâce aux relations tissées par le Dr Mohamed Methnani, surtout avec le département de médecine vétérinaire de l’université de Sassari et l’institut zoo prophylactique de la Sardaigne.
Ciblant les agriculteurs et éleveurs des régions de Tozeur, Kébili, Gafsa et Médenine présents en masse, cette journée scientifique a permis, grâce à un programme richement concocté par le comité d’organisation, de mettre en évidence l’importance du secteur des camélidés et ses produits de qualité nutritionnelle et diététique.
L’élevage camelin en Tunisie
Même si l’Etat n’a cessé d’œuvrer pour l’importance de cette espèce de ruminants, il demeure que les résultats sont en deçà des espérances et le leitmotiv de «Médical veterinary International » est de conférer à ce secteur l’intérêt qui lui sied le mieux en référence à la stratégie nationale de développement du secteur camelin à l’horizon 2020 .
Le cheptel compte 80.000 têtes assurant 4% à la production nationale des viandes rouges. On comptabilise 2.300 éleveurs répartis comme suit : 6% au Nord, 21% au Centre et 73% au Sud. 80% du cheptel se trouve au sud. D’après Dr Mohamed Methnani, coordinateur du M. International, «le ministère de l’Agriculture a mis en place depuis 1993 une stratégie nationale de développement camelin visant la croissance du cheptel en harmonie avec les potentialités des régions concernées. La promotion du secteur est dictée par l’importance de la production de lait de chamelle qui est une bonne alternative à la production de viande cameline».
Une collaboration fructueuse
Si la promotion de la chaîne de valeur lait est un bon levier de développement, il n’en demeure pas moins important d’assurer au cheptel une bonne alimentation et une assistance aux éleveurs. C’est le créneau exploité par (GMS-Techna) sur fond d’une collaboration enrichissante qui laisse présager un avenir florissant, d’autant plus que le lait de chamelle renforce les défenses immunitaires, présente des propriétés anti-infectieuses et est antidiabétique et anticancéreux. Il est également 10 fois plus riche en fer que le lait de vache.
La communication présentée par le directeur de GMS Hatem Zribi a mis en relief les efforts déployés par le pionnier de la nutrition animale en Tunisie. «Suite à des recherches scientifiques sur l’élevage camelin, deux nouvelles variétés de produits ont été mises à la disposition des éleveurs pour engraisser les dromadaires et développer la production laitière cameline. Des enquêtes réalisées ont permis de mettre à nu la rareté des ressources naturelles pour assurer l’alimentation des camelins, ce qui entrave la production d’une viande cameline de qualité. Notre dernier nouveau -né tombe à pic pour répondre aux aspirations des éleveurs en matière d’alimentation du cheptel camelin».
La panoplie des recommandations émises à l’issue de ce symposium laisse dégager des lendemains radieux pour le secteur camelin et permettra de renforcer son rôle dans la sphère économique, sociale et environnementale. Cela reste, toutefois, tributaire de l’intérêt qui doit être manifesté par les différents intervenants sans omettre le rôle prépondérant des décideurs politiques…